Pam Aitken pratique la peinture et l’installation depuis 1990. Elle est également directrice de Factory 49, à Sydney, en Australie, un showroom qui se concentre sur la stimulation d’œuvres abstraites non objectives. Factory 49 a été fondée en 2006 et constitue un apport significatif à l’art contemporain expérimental et critique. Pam Aitken s’intéresse à des travaux et à des processus de réflexion sur la répétition, la réduction, la ligne, la grille, l’espace, la lumière, la surface, la transparence et la pratique de la peinture elle-même.
Elle a un penchant pour les formes standards et répétitives (carrés et rectangles) car elles sont les plus primitives et les plus intemporelles. Ce sont aussi celles qui offrent la plus grande clarté ; les résultats sont alors les plus évidents. La forme prend sens, non par ingéniosité ou surprise, mais par répétition et extension. Des formes d’expression complexes mais réductrices exigent rigueur analytique et engagement personnel pour s’engager. Il s’agit de relier l’observateur à l’objet observé au point où la perception les relie. Des idées abstraites, qui n’existaient auparavant que dans l’esprit, peuvent être rendues visibles sous une forme concrète par la couleur, la ligne, la surface, l’espace et la lumière. Grâce à ce processus, une œuvre non objective peut révéler ce qui est vécu au sein de la communauté au sens large.
Les matériaux employés dans sa pratique sont des matériaux traditionnels (associés à la peinture, par exemple la toile, la peinture et les médiums, et au dessin, par exemple le papier), ainsi que des matériaux non traditionnels (par exemple, des plastiques transparents produits en série). Bien que l’œuvre soit très silencieuse, elle englobe l’ère technologique. Le spectateur peut considérer une surface comme une surface purement réfléchissante, comme une activité autoréflexive, ou comme une surface menant aux murs ou au sol de l’espace. Son approche est réductrice et conceptuelle, en opposition à l’ère actuelle de la surinformation qui réduit la capacité de chacun à penser par lui-même.
Son objectif est d’essayer d’atteindre l’essence de la peinture, tout en la faisant avancer.
Elle travaille à toutes les échelles, des très grandes installations aux petites sculptures, et des grandes peintures aux grilles de petites pièces qui forment souvent un grand ensemble. Elle expérimenter, et les idées dépendent souvent de l’échelle. Le défi de la diversité des échelles m’intéresse.

Source : interview de Pam Aitken par Amarie Bergman, 07/2013