Didier Bergerol

Aperçu / Expositions

Pour cet artiste qui a fait des études d’architecte, le tableau se construit, s’édifie peu à peu, comme une ville, un labyrinthe plutôt, où le spectateur se
laisse volontiers capturer. C’est un jeu de patience et de défis ; les destructions se succèdent, le peintre insatisfait jette la toile et recommence. Il passe du pinceau le plus fin au couteau, et griffe, entaille ou caresse. Tracés et couches s’additionnent, tels les sédiments d’une terre, et viennent contredire une couleur, en arracher de multiples nuances. Le temps devient prisonnier, nous murmure ses secrets aux rythmes des verticales qui paraissent autant de portes closes. Des transparences chuchotent des vestiges oubliés. Une mosaïque chatoyante surgit de cette archéologie mystérieuse, qui éveille des tonalités insoupçonnées, aiguisant notre regard.

France Huser (Le Nouvel Observateur   31/05/1990)