Norman Dilworth

"Le jeu est une part importante de l'activité. En organisant et en manipulant les éléments dont je me sers, je crois que je découvre des possibilités que je n'avais pas prévues." Norman Dilworth



Repères biographiques :

Lensemble de l’œuvre du sculpteur Norman Dilworth suscite l’admiration par son développement sans compromis depuis 1978. Après ses études (Ecole d’Art de Wigan ; Ecole d’Art Slade, Londres) et son séjour à Paris qui fut si important pour son développement personnel, Dilworth a été fasciné par les principes de l’art abstrait-systématique. Au contact de Kenneth Martin, Dilworth, à la fin des années 70, arrive au concept artistique qui depuis est resté le point de départ des inventions sculpturales sorties de son atelier.

L’art concret est souvent associé à une soi-disant absence de vie de la création systématique. L’œuvre de Norman Dilworth démontre qu’en fin de compte, l’invention, l’imagination et le pouvoir artistique peuvent surpasser le système utilisé. En regardant ses œuvres, on voit émerger des images que l’on associe aux formes naturelles de croissance ; cet aspect montre que, dans l’œuvre de Dilworth, les principes systématiques d’un côté, et les suggestions de dynamisme de l’autre ne sont en aucune façon contradictoires mais complémentaires.

Dilworth a commencé par explorer les possibilités de l’Art Concret à travers la peinture et le dessin. Le seuil important qu’il a franchi à la fin des années 70 implique que ses constructions sculpturales ne sont plus des objets qui structurent l’espace en trois dimensions, mais commencent à avoir leur propre identité, se développant dans l’espace en partant de leur point d’origine ; chaque œuvre crée individuellement son espace dimensionnel par son engendrement concret, matériel et visuel. Les principes de répétition et les possibilités de lier les éléments de la sculpture ont amené Dilworth au concept de « génération » : une « évolution » partant de certains « gênes » qui fait croître et bouger la sculpture simultanément à travers les multiples dimensions de l’espace. On retrouve ce même principe dans ses « reliefs » et « dessins ». Dilworth joue systématiquement avec les formes négatives et positives, avec les mesures et les angles des lignes en générant l’évolution spontanée d’un nombre illimités d’œuvres possibles. Tout est fait avec brio, de main de maître.

Les nouvelles œuvres de Dilworth comportent des pièces murales monumentales en acier corten, ainsi que de subtiles œuvres en papier découpé. Il deviendra évident que ce n’est pas le souci de l’échelle et du matériau, mais la fidélité de l’artiste à son concept qui a déterminé l’engendrement de ces œuvres.

 

Cees de Boer - 2001



Bibliographie :

- Norman Dilworth, generations - Musée de Maersfoort, 1994

- Norman Dilworth, in the nature of things - 2001

- Norman Dilworth, traversée de la manche - Musée des beaux-arts de Calais, 2005

- Norman Dilworth, une évolution naturelle rétrospective -
  Musée Matisse, le Cateau-Cambresis, 2007

  voir couverture ci-contre

- Norman Dilworth - ville de Valencienne, 2007