exposition du 16 mars au 10 avril 2010
Régie
par des lois optiques et par des relations spatiales obéissant à une syntaxe
spécifique, la transparence semble curieusement matérialiser l'invisible. Aussi
n'est-il pas surprenant que quelques artistes, peu nombreux, au cours du XXe
siècle, se soient posé la question de cet invisible là. René Guiffrey allant à
l'extrême de ce questionnement en a fait la base de son vocabulaire en
choisissant de travailler le verre dans des épaisseurs variables et le plus
souvent dans le format du carré.
La
sensibilité active de ce matériau en regard de la lumière l'a conduit à
concevoir des œuvres inséparables d'un dévoilement.
Qu'elles
soient traitées en volume ou destinées à la muralité, que les plaques de verre
soient simplement accolées l'une à l'autre ou légèrement enduites d'un apprêt à
l'acrylique, elles apparaissent comme une méditation sur les conditions du
visible. Une méditation, qui capte une émotion intérieure à l'équilibre des
formes, aux perturbations visuelles les plus infimes, aux proportions des
compositions faisant varier un petit nombre de paramètres. La concentration, le
rythme, le sentiment, qualifient cette œuvre qui, en dépit de son caractère
concerté, révèle qu'une place est le plus souvent gardée pour l'imprévu. Si les
œuvres de René Guiffrey vibrent, irradient, avec tant d'aisance c'est que leur
modèle appelle de l'intérieur. Elles ne représentent rien : elles sont une
évidence et un mystère.
Anne
Tronche
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